Micheline Durand, une bridgeuse engagée!

Entretien avec celle qui a formé 400 bridgeurs au cours des 15 dernières années – par Christine Bourbeau.

MichelineDurandParle-nous un peu de toi, quels étaient tes rêves de jeunesse?

Mes rêves se sont réalisés! Je voulais me marier et avoir une famille. J’ai eu 2 beaux enfants qui m’ont donné 6 adorables petits-enfants.

Je voulais également avoir une carrière comme professeur et j’ai enseigné au deuxième cycle du primaire, durant 10 années.

Comment as-tu été initiée au bridge?

Une de mes amies avait des patrons qui jouaient au bridge et, voyant leur enthousiasme et leur passion pour ce jeu, elle m’a demandé de l’accompagner pour suivre un cours d’initiation au bridge.

J’avais le sentiment que j’aimerais ce jeu mais je ne l’ai pas trouvé facile au début. Je me disais : pourquoi se donner autant de mal alors que d’autres s’amusent à jouer au bingo!

Heureusement que j’ai persisté, je joue au bridge depuis plus de 20 ans et j’adore ce jeu!

Comment s’est présenté le défi d’enseigner?

Ce n’était pas dans mes plans d’enseigner le bridge. Un jour Francine Viens, de Bridge Québec, m’a demandé de la remplacer pour un bridge dirigé au centre communautaire Le Patro, à Montréal. J’ai eu la piqure!

Constatant que les joueurs n’avaient pas toutes les notions de base requises pour jouer convenablement, j’ai structuré un cours d’initiation que j’ai donné durant 3 années.

Lorsque Gaétan Thibault a commencé à avoir des problèmes de santé il m’a demandé de le remplacer, défi que j’ai accepté avec enthousiasme.

Durant combien d’années as-tu enseigné le bridge?

J’ai enseigné durant 15 années et formé près de 400 bridgeurs. De ce nombre il m’est difficile de dire combien ont persévéré, plusieurs venaient de l’extérieur de Laval pour suivre un cours, tandis que d’autres aspiraient à jouer entre amis seulement.

Pour stimuler leur intérêt à jouer dans un club affilié j’invitais mes élèves à devenir membre de l’ACBL dès la fin du cours.

Je suis très fière d’avoir su transmettre mon amour du bridge et j’ai beaucoup reçu en retour. La gratitude et l’amour de mes élèves est tangible. Le bridge a donné à mes élèves un passe-temps agréable et une façon drôlement dynamique d’éloigner les maladies cognitives qui nous guettent en vieillissant. Le plaisir et la fierté que je ressens quand mes élèves obtiennent leur titre de maître-à-vie sont les plus belles récompenses que je puisse recevoir.

C’est avec une pointe de nostalgie que j’ai décidé de cesser de donner des cours, mais je continue à diriger le duplicata supervisé 2 fois par semaine. Si c’était à refaire je n’hésiterais pas à me lancer dans l’aventure à nouveau.

La recette de ton succès?

Je crois que j’ai su rendre le cours dynamique et la matière facile d’accès. J’ai toujours ajouté une pointe d’humour à mes cours et su donner des explications claires. De plus j’ai été attentive à l’évolution de mes élèves, j’ai suivi leur rythme et je les ai accompagnés dans leur apprentissage.

Pour finir, une petite anecdote?

Au premier cours j’explique la manière de placer les cartes en séparant les couleurs. Après vérification il m’est arrivé de constater qu’une élève avait placé une carte noire, suivi d’une rouge, suivi d’une noire . . .

Autre fait cocasse qui s’est passé lors d’un bridge dirigé. Une personne a de la difficulté à évaluer sa main suite à l’enchère de sa partenaire. Je lui fais remarquer qu’en plus d’avoir un fit elle possède également une absence. Je vois bien qu’elle réfléchit activement avant de  me répondre, découragée : « Où l’absence? Je ne la vois pas ».